Les bonsaïs
Les bonsaïs sont des plantes fascinantes qui éveillent notre curiosité. Ces plantes si petites qui incitent à méditer, sont directement liées à l’art et à l’esthétisme nippon.
Histoire
Le mot bonsaï signifie «planté dans un plateau». Le bonsaï a fait son apparition au Japon chez les nobles vers l’année 1100 et sa popularité s’est accrue vers le Ve siècle de notre ère. Par contre, c’est seulement après la deuxième guerre mondiale que l’art du bonsaï trouvera des adeptes en Amérique.
L’ancêtre du bonsaï, le pun-saï, est d’origine chinoise. À l’époque de la Chine antique, au temps de la dynastie des Tsin de l’an 265 à l’an 420 après J.C, les Chinois prélevaient des arbres dans la nature pour les planter dans de petits pots. Ils sont vite devenus maîtres dans l’art de miniaturiser des paysages en ajoutant des éléments autour des arbres. Le pun-saï est devenu le pon-ching et finalement le Penjing.
Description
Contrairement à la croyance populaire il n’existe pas de semence de bonsaïs. Ce sont les mêmes plantes qui poussent dans la nature, qui sont gardées petites par une taille régulière des racines et des branches. À l’origine les arbres étaient prélevés dans la nature. Encore aujourd’hui, certaines personnes parcourent des kilomètres à la recherche d’arbres qui ont développé naturellement les caractéristiques d’un bonsaï (plant plus trapu, racines peu profondes…). Cependant la majorité des bonsaïs sont formés à partir de jeunes plantes obtenues de semis ou de boutures. Les plantes imparfaites pour les jardiniers deviennent souvent des plantes de prédilection pour le bonsaïste.
Forme
Selon la nomenclature il existe plusieurs formes de bonsaïs, mais les cinq principales sont les formes dites Chokkan (forme verticale), Moyogi (forme quasi verticale), Shakan (forme inclinée), Han-Kengai (forme semi-cascade) et Kengei (forme cascade). Chacune de ces formes est régie par des règles précises. L’espèce de la plante et son aspect dominant guidera le bonsaïste dans le choix de la forme à lui donner. Pour créer une réplique miniaturisée d’un arbre, le bonsaïste doit connaître la forme et l’aspect de l’arbre à maturité dans son milieu naturel. Grâce à une taille et à une ligature des branches qui respectent ces caractéristiques, il lui sera possible de former son bonsaï. Sans les feuilles, il est plus facile de former un arbre.
Taille
La première taille qui sera effectuée permettra de bâtir la charpente du bonsaï. Par la suite un émondage annuel aidera à profiler la forme choisie. L’émondage se fait pendant la période de dormance de l’arbre, généralement vers la fin de l’hiver. Tout comme dans la taille des arbres et arbustes, les espèces à floraison printanière seront elles taillées après la floraison. La taille d’entretien se fait régulièrement pendant la période de croissance. Elle consiste à éliminer les branches malades, les drageons et les amas de branches.
Ligature
Le façonnage d’une sculpture vivante par l’émondage est limité par la croissance de la plante. Dans les endroits où la saison de croissance est relativement courte, la ligature des branches est un complément idéal à l’émondage. Cette technique consiste à enrouler un fil métallique autour d’une branche, ou du tronc, afin d’en diriger la croissance. Le fil doit rester suffisamment longtemps en place pour permettre au tronc ou à la branche de prendre forme. La ligature se fait avec des fils de cuivre ou d’aluminium de grosseurs différentes selon les besoins.
Empotage
Lors de la création d’un bonsaï, une réduction sévère des racines est exigée afin de permettre l’empotage dans un pot plat. Il arrive parfois que certaines plantes doivent passer par une étape intermédiaire et mises, en transition, dans des pots un peu plus grands. Le rempotage se fait de façon périodique et varie selon l’espèce et l’âge de la plante. Tout comme la taille, le rempotage ne doit pas être fait pendant la période de croissance.
Pot et substrat
Le pot choisi doit contenir la quantité minimale de substrat nécessaire pour garder l’arbre en vie. Le choix du pot est soumis à plusieurs règles. La largeur, la profondeur, la forme et la couleur varient selon l’espèce, la dimension et la forme de l’arbre.
Le terreau utilisé pour la culture des bonsaïs est composé de différentes matières: matière inerte, matière absorbante et matière organique. Différents mélanges spécialisés sont disponibles sur le marché. On en retrouve pour les arbres à feuilles caduques, les conifère sou les arbres de milieu acide. Pour les débutants, nous suggérons fortement l’emploi de mélanges prêts à utiliser.
Climat
Qu’elle soit arbre ou bonsaï, chaque espèce doit jouir des mêmes conditions climatiques que celles prévalant dans sa région d’origine. On divise ainsi les bonsaïs en deux grandes catégories: les bonsaïs d’extérieur et les bonsaïs tropicaux d’intérieur. Ces deux catégories peuvent être cultivées à l’extérieur durant l’été. Au cours de la période hivernale, les bonsaïs rustiques doivent passer l’hiver dehors (à l’abri des rongeurs), tandis que les espèces d’origine tropicale doivent elles être entrées dans une serre ou sous lumière artificielle.
Arrosage
L’arrosage est une autre composante importante dans la culture du bonsaï. La devise: pas trop, mais juste assez. L’eau emmagasinée dans le substrat est essentielle à la survie de la plante. Cependant, comme les arbres miniatures se développent dans un tout petit pot, il arrive que la réserve d’eau s’épuise rapidement en période de croissance ou lors de grands vents ou de grandes chaleurs. La vigilance prévaut puisqu’en période estivale il peut être nécessaire d’arroser jusqu’à trois fois par jour.
Arrosage, taille, ligature, pot, substrat… plusieurs règles sans recette. La meilleure façon de transmettre les connaissances nécessaires à la culture du bonsaï est la relation maître-élève. Le bonsaïste amateur doit demeurer patient et acquérir, des années durant, cet art millénaire source de sagesse grâce auquel on forme de magnifiques sculptures vivantes.